Voyage dans le Sud Profond de Madagascar
- La végétation -

Cette partie est la suite du Sud Profond 1 : le Parc National Andohahela . Un voyage qui prend fin à Fort Dauphin, à l'extrême Sud Est de Madagascar, après un passage à travers un monde de contraste : le Parc National en question.

 

En parlant de Fort Dauphin, la ville de l'extrême Sud Est de Madagascar,

Jadis, on l'appelait Taolankarana. En 1642 quand le navigateur Pronis y débarque, il le baptisa Fort Dauphin où il fit bâtir un fort en l'honneur du Dauphin de la Couronne de France, qui s'appelait déjà mais il ne le savait pas : Louis XIV. Puis sous la 1ère république ( de 1960 à 1972 ), on lui donna un nom plus malagasy : Faradofay. Pour changer de nom encore sous la 2e république ( 1975 à 1991 ), un nom très malagasy sous la malgachisation à outrance : Tolagnaro. Et évidemment, sous la 3e république ( actuellement ), la ville est redevenue Fort Dauphin. Vivement la 4e et la 5e république pour pouvoir changer encore son nom ! Sacré Fort Dauphin !

 

En résumé, dans le Sud profond de Madagascar,

les zébus survivent au milieu des épineux. Richesse clanique, monnaie d'échange, ces troupeaux de zébus constituent le seul capital du tribu Antandroy ( des anciens guerriers ). Un tribu vivant dans une région brûlée de soleil. Au fait, deux tribus principaux se côtoient dans cette partie : les Antandroy et ses frères, les Antanosy ( voir ci-dessous ). Permettez-moi de dédier, ce poème en malagasy, un poème qui reflette bien ce Sud profond appelé aussi l'extrême Sud.

Le poème parle de la grande famine de 1990 dans cette région éternellement aride ( KERE en dialecte Antandroy ) et de l'importance du « Tanindrazana » ( terre de ses ancêtres ) pour les Malagasy. Malgré les conditions naturelles défavorables de cette région, le Malagasy s'accroche à son « Tanindrazana ». Un poème de SUZY IHAZAVA, écrit le 31 décembre 1993 et paru dans le quotidien « Madagascar TRIBUNE » du 05 janvier 1994.

 

Ity tantara
Tiako ambara
Izay niseho tany Atsimo
No indro entiko hampino
Ny fitiavan-tanindrazana
Nananan'ireo an-tany ngazana

... Fa tamin'ny hain-tany be
Raha nanjaka ny KERE,
Iny fa nisy sarety
Avy nitetitety
Lalam-pasika, tany hay
'Ndeha handositra, hilomay
Ny hanohanana izaitsizy
Hetaheta sy kirizy ...
Omby hana sy mahia
No nitarika azy ity

Ny ao anatiny ?
Faty lena efa simba !
Fa nahoana ?

Angamba hadalana hoy ianao
Nefa izao :
Aleony ny ainy no nafoiny
Toy izay ny taniny,
Ny fananany
Ho an'ny zanany,
Taranany,
Izay mba sisa hany lovany
No ho taperiny tarangana ?
Zava-masina io aminy ...

Ny azy,
Ny taniny tsy amidy
Fa tena zava-tsarobidy

Fa na roa arivo tapitrisa
Na tapitrisatapitrisa,
Masina ny tanindrazany ...

( Poème de SUZY IHAZAVA 1993 )

 

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Photos : Ravo le 06 nov 2007

 

LES ANTANDROY, à l'extrême Sud de Madagascar :

Les « ceux des épines » sont un peuple semi-nomades. Ils se déplacent souvent à cause de l'aridité de la région et à cause de leurs troupeaux de zébus. Ceux qui restent cultivent surtout du manioc, du maïs et de la patate douce ; ils cultivent très peu de riz ( car cette plante a besoin assez d'eau ). Beaucoup vendent du charbon et nombreux cherchent du travail ailleurs. Ils ont comme capitale la ville d'Ambovombe Androy.

LES ANTANOSY, à l'extrême Sud de Madagascar :

Les « ceux de l'île » ont comme capitale la ville de Fort Dauphin. Contrairement à leurs voisins Antandroy qui sont pasteurs, les Antanosy sont agriculteurs et cultivent beaucoup de riz ( le climat étant fort différent du pays Androy, même si les 2 régions se trouvent dans l'extrême Sud de Madagascar ). Descendants de Raminia, ancêtre commun aux groupes de population du Sud Est de Madagascar, les Antanosy font donc aussi partie des " Zafiraminia ".

 

Et plus au Nord, mais toujours dans le Sud de Madagascar : LES MAHAFALE,

Les Mahafaly ou Mahafale : vient du terme « fale » qui veut dire heureux et non de « faly » qui signifie interdit. Donc Mahafale veut dire « qui rend heureux ». Une appellation pour désigner le peuple qui vit entre les fleuves Onilahy et Menarandra ( du temps des Maroseranana ) car actuellement, la capitale des Mahafaly est Toliara ( Tuléar ) qui se trouve au Nord de l'Onilahy. Puis peu à peu, l'appellation de Mahafale a pris comme une extension spatio-temporelle à désigner tout habitant allant de la plaine côtière jusqu'à l'intérieur.

Outre le bush épineux, caractéristique de cette région ( voir l'article ci-dessous pour plus de détails ), on y trouve souvent les plantes suivantes : les tamariniers ou " kily " ( Tamarindus indica ), les " lamoty " ( Flacourtia ramontchi ), les " katrafay " = plante médicinale ( Cedrolopsis grevei ), les " sakoa " genre d'arbuste des savanes africaines ( Pourpartia caffra ) et les " mendoravy " genre de palissandre avec laquelle on fait les cercueils du Sud de Madagascar ( Dalbergia sp. ).

 

Que dire de la VEGETATION de ce SUD PROFOND de MADAGASCAR :

Cette partie de la Grande île est dominée par 4 familles de plantes dont la plupart sont endémiques. Les EUPHORBIACEAE , les LILIACEAE, les APOCYNACEAE et les DIDIERACEAE. Prenons quelques exemples en voyant le cas un à un :

 

Famille des Euphorbiaceae :

Telles que les Givotia sp. = " Farafatse " ( bois de construction des pirogues ), les Euphorbia sp. ( les Poinsettia ou roses de noël = Weihnachtsstern, introduites à Madagascar en 1923 ; les Euphorbia kamponi = " Laro " à latex toxique ou non ; les Euphorbia millii et Euphorbia splendens ou épines du Christ à latex fortement rubéfiant et vésicant, efficace contre les verrues ; les Tapia, des arbres qui résistent bien aux feux de brousse successifs et le Manioc qui est la 1ère base d'alimentation du Sud ).

Famille des Liliaceae :

Tous les Aloe sp. ( beaucoup sont endémiques ), des plantes dont la sève est très utilisée dans les préparations d'officine (donc les Aloe sont des plantes médicinales). Ce sont aussi des plantes de décoration. Plusieurs de ces plantes restent encore inconnues à ce jour car elles n'ont jamais fleuri alors qu'on reconnaît une plante à partir de ses fleurs. En malagasy : " Vahona " et " Vahombe ", dont mélangée à du miel et du whisky constitue ensuite un anticancérigène très efficace, donnée confirmée par l' I.M.R.A. du Professeur Ratsimamanga ( Institut Malgache de Recherches Appliquées ). Un dicton malagasy dit aussi :

Tantely amam-bahona ( de vahona ) ny fiainana ...

Ce qui se traduit par : " La vie est comme le miel et l'aloe, tantôt bien, tantôt amère ". Car le miel est doux, le miel est bon, le miel est sucré, tandis que la sève d'aloe est amère. Alors qu'il faut avaler en même temps les deux si on veut être guéri ( du cancer, de la maladie d'estomac, etc. ).

Famille des Apocynaceae :

Telles que les Catharantus sp., toutes endémiques du Sud de Madagascar. En français : la pervenche de Madagascar = " Vonenina ". Une plante avec de nombreux alcaloïdes, extrêmement toxique à l'état pur, mais très utilisée en pharmacologie ( traitement de la leucémie, cancer du sein, cancer du foie, hypertension, diabète, ... ). Et toutes les espèces de Pachypodium ( dont les arbres bouteilles et les baobabs nains = " Vontaka " ). Des plantes plutôt décoratives car à fibres grossières donc sans intérêt particulier. Plantes endémiques de Madagascar et xérophiles, on compte 9 espèces sur l'île.

Famille des Didieraceae :

Toutes endémiques du Sud de Madagascar, comprenant 6 espèces ; les " Fantsiholitra " en dialecte Antandroy. Ce sont des arbustes cactiformes élancés dont les feuilles tombent en saison sèche pour pouvoir survivre à l'aridité de cette région. Ce sont les Alluaudia sp. dont, seul l'Alluaudia procera est utilisée dans la construction des cases antandroy, étant un bois léger, résistant et imputrescible.

 


CONSERVATION DE L'ENVIRONNEMENT PAR LES TRADITIONS ( Sud de Madagascar ) :

Cette mode de conservation existe quelque part dans l'extrême Sud, même si elle est rare à Madagascar. Dans la région d'Ampanihy ( sur la RN 10 - Route Nationale N° 10 reliant la ville de Toliara à celle de Fort Dauphin ), en bordure du fleuve Menarandra, il est interdit, par tradition, de couper un seul brin d'arbre et de pénétrer dans la forêt. Une forêt où repose les restes mortels de Rois Maroseranana. Il est même interdit ( tabou = " faly " = " fady " ) de toucher aux animaux que les traditions orales considèrent comme des êtres supérieurs, parce que la croyance dit que l'âme d'un roi disparu ou d'une personne morte réside dans ces animaux. Exemple : il est " faly " d'y consommer les tortues, très répandues dans cette région Sud malagasy ( les tortues radiées = Geochelone radiata ). Un site remarquablement boisé avec ses arbres et ses arbustes tels que les " Kily " = tamariniers (Tamarindus indica), les " Fihamy " = " Amontana " ( Ficus baroni ), les " Mendoravy " = " Manary " ( genre de palissandre ; Dalbergia sp. ), les " Sakoa " ( Poupartia caffra ), les " Katrafay " ( Cedrelopsis grevei ), les " Lamoty " ( Flacourtia ramontchi ), les " Sony " ( Didiera madagascariensis ) et les " Fantsihole " ( Alluaudia procera ).

 

Introduction aux plantes médicinales de Madagascar

D'une manière générale, les plantes médicinales ( qui sont abondantes à Madagascar, malgré la destruction de l'environnement ) sont plus utilisées que les médicaments des pharmacies qui sont devenus très chers. Ces plantes médicinales sont donc bien adaptées au niveau économique de la population, surtout ceux vivant au fin fond de la campagne malagasy.

Parmi tant et tant d'exemples, citons le " talapetraka " ( Centella asiatica ), un cicatrisant majeur, en français l'hydrocotile ; le " rotra " ( Eugenia jambolana ) un grand arbre aux fruits comestibles qui est aussi un bon antidiabétique ; des antipaludiques extraites des Strychnos myrtoïdes ; des antitussifs et des anticancéreux tels que les Aloe mélangés avec du miel ; et d'autres encore ( antitoxique, antiallergique, antiulcéreux, diurétique, tranquilisant, tonique, etc. ).

Les goyaviers également ( Guyava sp. ), plantes introduites à Madagascar vers 1900 ( arbustes originaires de l'Amérique du Sud ), font parties de ces plantes médicinales. Ses feuilles en infusion sont utilisées contre la toux. Ses racines, toujours en infusion ( ou en décoction ) contre la diarrhée infantile. Encore ses feuilles contre la rage de dents et contre la fatigue si on se baigne avec. De plus, ses fruits, les goyaves, sont riches en vitamine C. Fructification d'avril à juin à Madagascar.

Un exemple de circuit touristique dans le Sud malagasy parmi tant d'autres

Pour ceux qui aiment la marche. 13 jours au moins, dont 6 jours d'affilée de trekking dans le Parc National d'Andohahela, à l'extrême Sud de Madagascar. Andohahela, c'est un monde de contraste. Andohahela, c'est à la fois une forêt sèche semi-aride, une forêt sèche irriguée et une forêt tropicale humide exubérante. Andohahela c'est donc une flore et une faune d'une remarquable diversité. Des circuits touristiques combinés en 6 jours : Tsimelahy, Mangatsiaka, Ihazofotsy, Talakifeno, Malio & Manangotry. Donc de la marche et du bivouac. Merci nous contacter.

A la découverte de Parcs Nationaux et de Réserves Naturelles et privées,

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Récit de voyage - Témoignage :

 

Les 3Y ... et le Sud (au début de l’ouverture de Madagascar au tourisme : … 1995),

C'est la foret d'épineux aux branches étranges, les tortues qui vont et viennent sur la piste de sable et de terre rouge ... la rencontre soudaine, au milieu de nul part avec un tribu ; les grandioses tombeaux Mahafaly et Antandroy. Nous découvrons le merveilleux parc de l’Isalo avec ses canyons, sans oublier la ' piscine naturelle ' ... belle rando malgré la chaleur ! ... Ne partez pas de là sans faire une halte à l'hôtel le Relais de la Reine qui se trouve dans un site grandiose ( son extension actuelle : l'hôtel le Jardin du Roy, 4 étoiles Madagascar, est encore plus fabuleuse - note du webmaster - ).

La réserve de Berenty avec les lémuriens semi-apprivoisés qui nous redonne notre sourire d'enfance ! Un souvenir merveilleux, même si on a été bousculé par une vraie tempête de sable, une nuit à ' Faux Cap ' ... notre repas de langouste cuit au feu de bois ... Nous n'avons pas oublié non plus notre halte au village Vezo d' ' Anakao ' ... un village typique de pêcheurs. Mada ( Madagascar ) c'est d'abord un grand sourire et de la patience ... Pas de précipitation, mais avec un guide comme Ravo, tout se déroule sans heurts, et il trouvera toujours ... une solution. Yves VASSORT, Yannick & Yveline BLANCHARD ( les 3Y ) Tél. 06 71 85 74 99 ( France )

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Ravo Madagascar
 

 

 

 

 

 

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